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La peur de perdre le contrôle : quand votre cerveau vous joue des tours

Dernière mise à jour : 30 juin

Cerveau en fuite face à un danger

Imaginez : vous êtes en réunion. Ou à table avec des amis. C’est votre tour de parler. Tous les regards se tournent vers vous.


Et là… plus rien. Un grand blanc.


Votre cœur s’emballe. Vos mains deviennent moites. Dans votre tête, ça se bouscule, mais aucun mot ne sort.Et plus vous essayez de vous calmer, plus la panique monte.


Le pire ? Ce n’est même pas le fait de devoir prendre la parole qui vous terrifie. C’est cette impression de perdre les pédales. De voir votre esprit partir en vrille, comme si vous n’aviez plus la moindre commande.


Ça vous parle ? Alors bienvenue dans ce paradoxe tordu du cerveau :👉 plus on veut contrôler ses pensées ou ses émotions, moins on y arrive.



Votre cerveau, ce “protecteur maladroit”

Il faut savoir que votre cerveau n’est pas là pour vous saboter, même s’il en a parfois l’air. En réalité, il veut vous protéger.

Dès qu’il détecte un “danger” (comme prendre la parole, ou devoir décider vite), il lance l’alarme : le système nerveux sympathique s’active, prêt à vous sauver.


Résultat immédiat ?

  • cœur qui bat la chamade

  • respiration courte

  • muscles tendus

  • hypervigilance maximale


Parfait si vous deviez échapper à un lion. Beaucoup moins utile quand il s’agit juste de répondre à une question en réunion.


Mais voilà le bug : quand on a grandi dans un contexte où il fallait être parfait, ou quand on a appris à se méfier du regard des autres,le cerveau ne distingue plus un vrai prédateur d’une simple audience.


Pour lui, danger = danger. Point.



Ces pensées automatiques qui vous enferment

Dès que l’anxiété monte, notre cerveau fait un truc fascinant (et épuisant) : il généralise tout.


👉 Un regard ?

“Ils me jugent tous.”

👉 Une hésitation ?

“Je suis nul.”

👉 Un trou de mémoire ?

“Tout va mal finir.”

Les psys appellent ça la surgénéralisation anxieuse. Transformer une goutte d’eau en tsunami, en quelque sorte.


Et le plus cruel ? Plus on essaye de calmer cette tempête mentale, plus elle gonfle. Parce qu’on envoie au cerveau ce message :

“Cette situation est dangereuse, je dois absolument la contrôler.”

Et hop, le cercle vicieux se renforce.



Ces “fausses bonnes idées” qui n’aident pas (et peuvent aggraver)

Dans ces moments, beaucoup de gens (moi y compris !) essayent naturellement :


1️⃣ La méthode “Allez, ressaisis-toi !”

Vous tentez de vous raisonner :

“C’est ridicule, calme-toi.”Sauf que votre cerveau entend :“Attention, il FAUT se calmer, donc c’est vraiment grave !”Et ça empire.

2️⃣ La stratégie “Je vais tout prévoir”

Vous préparez 150 scénarios. Mais plus vous anticipez, plus vous dites à votre cerveau :

“Cette situation est vraiment dangereuse.” Résultat : encore plus de stress, encore moins de spontanéité.

3️⃣ La tactique de l’évitement

“Je vais laisser quelqu’un d’autre parler.” Court terme : soulagement.Long terme : la peur grossit, et votre confiance s’effrite encore plus.

Ces stratégies échouent parce qu’elles disent toutes la même chose à votre système d’alarme :

“Il y a un vrai danger.”

C’est comme essayer d’éteindre un feu avec de l’essence.



🎯 Des solutions… parfois contre-intuitives

Et si le secret n’était pas de contrôler vos pensées,mais de changer votre rapport à elles ?


1️⃣ Observer sans lutter

Quand la panique monte, résistez à l’envie de la chasser. Regardez-la. Oui, vraiment.


Considérez vos pensées comme des nuages : elles passent, elles se forment, elles disparaissent. Vous n’êtes pas obligé de les suivre.


👉 Essayez de vous dire :

“Tiens, mon cerveau me rejoue son scénario catastrophe.”

Pas plus. Pas de lutte.Juste une curiosité tranquille.


Milton Erickson, le père de l’hypnose moderne, répétait :

“Observez, observez, observez.”Il avait raison.

2️⃣ L’ancrage pleine conscience

Quand la tempête arrive, la meilleure ancre, c’est le moment présent.


Facile à dire ? Oui. Facile à faire ? Avec un peu d’entraînement, c’est possible.


👉 Par exemple :

  • élargissez votre regard (pas fixé sur un point), balayez tout votre champ visuel

  • sentez votre respiration : l’air frais qui entre, l’air plus chaud qui sort

  • scannez vos appuis : vos pieds, vos fesses sur la chaise, la température de l’air

  • écoutez : pas seulement vos pensées, mais aussi les sons autour de vous, même le bruit d’une voiture au loin


Et si votre esprit proteste ?Normal. Revenez, encore et encore.C’est ça la pleine conscience : revenir, pas contrôler.



3️⃣ La cohérence cardiaque

Cette technique synchronise votre respiration et votre cœur, pour calmer le système nerveux. On l’appelle parfois la “posologie anti-stress”.


👉 La méthode la plus simple :

  • 3 fois par jour

  • 6 respirations par minute

  • 5 minutes à chaque fois


En pratique :

  • inspirez 5 secondes

  • expirez 5 secondes

  • et recommencez


Pensez-y comme un petit massage interne : ça envoie un message clair au cerveau :

“Tout va bien, on peut relâcher.”

Et les effets durent plusieurs heures !



4️⃣ Accepter l’incertitude (oui, vraiment)

C’est LE point le plus délicat. Le cerveau déteste ne pas savoir. Mais la vie, elle, est par définition incertaine.


👉 Un petit mantra qui change tout :

“Je ne sais pas ce qui va se passer, et c’est OK.”

Ça paraît bête, mais accepter de ne pas tout maîtriser…c’est ça, le vrai courage.



5️⃣ Changer votre dialogue intérieur

Plutôt que :

“Et si je perds le contrôle ?”

essayez :

“Je peux gérer cette situation, un moment après l’autre.”

Pas de positivisme forcé. Juste un recadrage réaliste.Un petit pas de plus vers la confiance.



Les bénéfices ? Pas magiques, mais bien réels

Si vous arrêtez de lutter contre vos pensées :

✅ L’anxiété perd de sa force

✅ Votre esprit se clarifie, plus naturellement

✅ Vous retrouvez votre capacité de décider

✅ Les situations “dangereuses” redeviennent gérables

✅ Et, plus beau encore : vous découvrez que vous n’aviez jamais vraiment perdu le contrôle. Vous aviez juste peur de le perdre.



🧭 La vérité qui libère

Votre peur de perdre le contrôle n’est pas une faiblesse. C’est juste votre cerveau qui essaie de vous protéger — maladroitement, certes,mais avec de bonnes intentions au départ.


Le vrai contrôle, ce n’est pas de tout maîtriser. C’est de rester présent, même quand votre mental s’agite.



💬 Une question pour vous

Et si, au fond, cette peur de perdre le contrôle était votre meilleure occasion d’apprendre à vraiment lâcher prise ?


Si vous voulez avancer encore plus sereinement, j’ai mis plein d’exercices concrets dans Mon Guide Pratique des Émotions — pour apprivoiser vos tempêtes intérieures sans vous juger. Il est dispo sur Amazon, si ça peut vous être utile.

 
 
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